Depuis 2015 la France a subi une série d’attentats sanglants. Après l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015 et l’attentat du Bataclan en novembre 2015, la France été touchée une fois de plus, symboliquement, le jour de sa fête nationale le 14 juillet 2016 à Nice. Cet attentat au camion bélier a laissé un solde de 86 morts et de 434 blessés. Peu de temps après, 2 assaillants ont pris en otage 5 fidèles à l’Eglise Saint Etienne du Rouvray et tué un prêtre. Depuis janvier 2017 les attentats ont été de moindre ampleur mais se sont enchainés avec des attaques individuelles contre des patrouilles de l’opération Sentinelle au Carrousel du Louvre en janvier puis à l’aéroport d’Orly en mars et enfin contre un car de police sur les Champs Elysées en avril.
Ce terrorisme diffère de ce que la France avait alors connu jusque-là .Le terrorisme semble être entré dans une phase nouvelle dans laquelle se multiplie des actes d’initiatives individuelles incontrôlables. Le terrorisme s’attaque désormais à des cibles symboliques porteuses de valeurs caractéristiques telles que la liberté d’expression, de culte ou encore la culture, le loisir. Le terrorisme se caractérise désormais par des agressions réalisées par des déséquilibrés endoctrinés ou manipulés par le discours islamiste et s’attaquant de façon non organisée, à la mitraillette ou même au couteau, à des victimes incarnant à leurs yeux le monde honni. Il en est de même à l’étranger avec l’attaque contre une université au Kenya, la tuerie du musée du Bardo à Tunis et celle de la plage de Port El Kantaoui, en 2015 encore la tuerie à Orlando aux Etats-Unis ou l’attentat de Berlin au camion en décembre 2016
Attentat de Charlie Hebdo
Perpétré le 7 janvier 2015 par deux islamistes français connus des services de renseignement, les frères Kouachi, l’attentat de Charlie Hebdo a profondément affecté l’opinion publique française.
Armés de Kalachnikov, les deux terroristes sont rentrés dans les locaux de Charlie Hebdo, ont gagné la conférence de rédaction et tiré sur les personnes présentes laissant un solde de onze morts dont les caricaturistes Cabu, Wolinski et Charb. Après une chasse policière, les frères Kouachi ont été abattus dans un affrontement avec le GIGN.
Simultanément, un troisième terroriste, A. Coulibaly a tué une policière puis réalisé une prise d’otages dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, causant quatre victimes, toutes juives.
Les attentats de Charlie Hebdo ont suscité une immense vague de solidarité et de protestations avec la duplication du slogan « Je suis Charlie ». Une manifestation gigantesque a eu lieu le 11 janvier tandis que de nombreux actes officiels étaient menés et que les députés entonnaient la Marseillaise au Parlement. Si la liberté de la presse a été partout hautement réaffirmée, le débat ne s’est pas pourtant complétement clos sur les limites de cette dernière et sur la légitimité des caricatures de Mahomet.
Les attentats de novembre 2015 à Paris
Dans la soirée du 13 novembre 2015, suite à un plan manifestement concerté, trois commandos terroristes distincts ont pris la population parisienne pour cible.
Aux abords du Stade de France, où se déroulait un match entre la France et l’Allemagne, des attentats suicides ont fait un mort et plusieurs blessés. Simultanément, trois terroristes armés de mitraillettes ont fait feu sur des personnes attablées aux terrasses de cafés et de restaurants dans des rues du Xème et du XIème arrondissements. Enfin, un troisième groupe est entré dans la salle de spectacle du Bataclan, où avait lieu un concert de heavy metal, et a tiré sur les spectateurs laissant un solde particulièrement meurtrier, avant d’être éliminé par les forces spéciales antiterroristes. Le bilan de ces attentats a été 130 morts et de 352 blessés.
L’opinion française, déjà affectée au début de l’année par l’attentat de Charlie Hebdo, a été tétanisée par cette irruption de violence frappant des beaucoup de jeunes, au cœur de Paris.
Le gouvernement a décrété immédiatement l’état d’urgence. Quelques jours après, le Parlement a voté sa prolongation pour une durée de trois mois. L’état d’urgence donne aux autorités une grande latitude en matière judiciaire, en mettant en veilleuse les garanties habituelles dont disposent les citoyens. Les pouvoirs publics peuvent ainsi procéder à toute perquisition sans mandat du juge, assigner à résidence toute personne soupçonnée de menace à la sécurité publique, établir un contrôle sur la presse et les médias, décréter le couvre-feu (interdiction de circulation des personnes) sur une partie du territoire, et recourir à l’armée à des fins d’opérations policières. L’Etat a ainsi voulu se doter des moyens de répression et de contrôle qui lui permettent de se lancer dans ce que le président n’a pas hésité à qualifier de « guerre contre le terrorisme ». Les traques policières se sont multipliées sur le territoire et la France a riposté en intensifiant ses bombardements en Syrie contre Daesh et en faisant appel à la coalition internationale pour qu’elle intervienne de manière plus décisive.
Les attentats ont suscité une ample vague de solidarité internationale, à la fois de la part des gouvernements étrangers et des opinions elles-mêmes qui ont multiplié les symboles de compassion et de soutien.
Les attentats du 14 Juillet 2016 à Nice
Le 14 juillet dernier, alors que les habitants de la ville de Nice étaient nombreux sur la promenade des anglais afin de regarder le feu d’artifice annuel, un poids lourd a foncé sur la foule, tous feux éteints, provoquant un véritable massacre avant que le chauffeur ne soit finalement abattu par deux policiers;
Deux jours plus tard l’Etat islamique (DAESH) a revendiqué cette attaque. Dans son allocution officielle au lendemain de l’attentat, le président de la République a alors annoncé le rappel de la réserve opérationnelle et le prolongement de l’état d’urgence qui devait normalement expirer le 26 juillet.
Des attentats du même type dans le reste du monde
Les formes plus anciennes de terrorismes qui avaient marqué le monde pendant les dernières sont toujours très présentes et meurtrières. Elles restent fomentées par des oganisations terroristes dans le cadre de vertinales guerres récurrentes contre des pouvoirs L’attentat à la bombe reste l‘arme principale de ce terrorisme qui affectent brutalement des pays en situation de guerre civile c comme la Syrie et l’Irak et semble gagner progressivement la Turquie
Il faut pourtant observer également à l’échelle mondial cette émergence du terrorisme d’un type nouveau qui a tant frappé la France, fait d’acte isolé commis des tueurs dont les motifs paraissent peu compréhensibles
L’on assiste à la multiplication des assassinats brutaux commis au hasard dans une foule innocente par des extrémistes dont les médias et les enquêteurs ne savent ensuite pas très bien dire s’ils sont des déséquilibrés mentaux ou des terroristes au sens plus classique. Le phénomène a pris de l’ampleur. Les Etats Unis sont largement touchés, qui ont connu une centaine de fusillades depuis 2015, dont certaines ont été particulièrement meurtrières sur les campus universitaires d’Umpqua en Oregon et de Sacramento en Californie. L’attentat d’Orlando semble à cet égard symptomatique . Dans la nuit du 12 juin 2016 à l’occasion de la marche des fiertés, environ 350 personnes se réunissent dans la boîte de nuit « Pulse » lieu prisé de la communauté LGBT d’Orlando. Tard dans la nuit, un tireur ouvre le feu, après s’être garé sur le parking, muni d’un fusil d’assaut et de plusieurs munitions de rechange et tue 49 personnes. L’attentat se transforme alors en prise d’otage. La police lance l’assaut et abat l’auteur des faits. Le tueur avait déclaré alors agir au nom de l’Etat Islamique qui a revendiqué par la suite cet attentat.
Le nouveau terrorisme semble osciller entre deux pôles, d’un côté le coup de folie de psychopathes en rupture de toute appartenance et de l’autre la stratégie calculée d’organisations internationales instrumentalisant des fanatiques à des fins géopolitiques. D’une manière ou d’une autre, il s’inscrit au cœur de profondes crises identitaires.
L’ensemble de ces attentats à grande ou petite échelle traduit une évolution du terrorisme.
Après les attentats à la bombe contre les avions des années 70 et les attaques ciblées de voiture piégées contre des ambassades ou des casernes militaires des années 1990, le Word Trade Center a marqué une nouvelle étape qui semble se poursuivre jusqu’aujourd’hui : le temps des attentats islamistes visant prioritairement des civils innocents mais identifiés comme représentatifs de l’ennemi occidental. Depuis 2001, ce type d’attentat semble récurrent, mais il met désormais de plus en plus en scène des individus ou des petits commandos attaquant soudainement des civils à la mitraillette avant d’être interceptés puis éliminés par les forces spéciales antiterroristes. Les terroristes semblent issus de minorités défavorisées et marginalisées pour être ensuite progressivement récupérés par les mouvements djihadistes et brièvement entraînés dans des camps. Ils semblent aussi dûment fichés par les services de renseignement avec lesquels ils maintiennent des liens ambigus. Nos sociétés sont de plus en plus confrontées à la montée d’une psychose générale des attentats liée à l’importance de la couverture médiatique qui leur est accordée. La multiplication des actes meurtriers de déséquilibrés fascinés par les représentations médiatiques provoque une peur croissante des populations qui va de pair avec la mise en place d’un vaste appareil de surveillance et de répression étatique.
L’apparition de Daesh sans changer complètement la donne du terrorisme, a joué un rôle d’accélérateur en intensifiant l’audience des djihadistes et en suscitant une véritable surenchère dans les mouvances radicales affiliées ou susceptibles d’affiliation. L’affirmation du nouvel Etat Islamiste, qui revendique ouvertement le recours au terrorisme et constitue l’auteur avérée d’un grand nombre des attentats réalisés en 2015, a fait de la France une cible privilégiée. D’une part parce que la France est le leader de l’intervention en Syrie et d’autre part car elle a n’a pas su empêché qu’une partie de sa jeunesse non assimilée se perde, se radicalise et se laisser embrigader dans le djihadisme.
Cette évolution du terrorisme va de pair avec l’instrumentalisation croissante des médias qui donnent toute leur résonance à ces actes. Simultanément s’amplifient des réactions de solidarité coordonnées et encadrées par les gouvernements, poursuivant eux-mêmes des objectifs d’union nationale. Enfin nos sociétés avancent vers l’adoption d’un arsenal de mesures de surveillance et de contrôle qui arbitrent inévitablement pour la sécurité au détriment des libertés
LE TERRORISME 11 dates clefs | |
1998 | Oussama Ben Laden crée le mouvement d’Al-Qaida |
1998 | Attentats d’Al Qaida à la voiture piégée contre les ambassades américaines de Nairobi et de Daar es Salam |
1999 | Septembre : à Moscou, une série d’attentats à la bombe fait plus de 200 victimes. |
2001 | Attentat du World Trade Center |
2002 | 130 morts à Moscou dans la prise d’otage d’un théâtre par un commando tchétchène |
2004 | Attentats dans les trains de Madrid perpétrés par des islamistes : 200 morts |
2005 | Attentats à la station balnéaire égyptienne de Charm El Cheik, 90 morts |
2007 | Attentats suicides les plus meurtriers de la guerre d’Irak 800 morts |
2012 | Tueries (7 morts) perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban |
2015 | Attentats en France (Charlie Hebdo et Bataclan ) en Tunisie (musée du Bardo et Sousse) au Kenya (université de Getarissa) . Attentats en Turquie a Suruc en juillet -33 morts- et à Ankara en octobre -102 morts -tout deux revendiqués par Daesh. Attentat à Beyrouth en novembre -43 morts-. |
2016 | Attentat au camion bélier à Nice ( juillet) , à Berlin(Noel).Tuerie d’Orlando(juin) Nombreux attentats en Egypte en Irak, en Syrie, en Afghanisant, en Turquie |
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