les écoles d’ingénieurs postbac : cursus, écoles, admission

Finie depuis longtemps l’obligation de faire une prépa Maths sup/Maths spé pour rentrer dans une bonne école d’ingénieurs ! Un grand nombre d’écoles de bon niveau recrute sur concours, l’année même du bac. Dès l’année de Terminale, les étudiants peuvent postuler à de très nombreuses écoles d’ingénieurs postbac par ces concours qui, en règle générale, ont lieu fin avril. Ils suivent, ensuite un cursus complet de cinq ans qui mène au diplôme d’ingénieur.

 Près de 80 écoles d’ingénieurs postbac proposent leurs formations et amènent chaque année sur le marché du travail environ un tiers des nouveaux ingénieurs français.

Les deux premières années du cursus des écoles d’ingénieurs postbac constituent ce que l’on appelle la « prépa intégrée».

Le terme est pertinent dans la mesure où le programme suivi pendant ces deux années est sensiblement le même que celui des classes préparatoires scientifiques, avec beaucoup de mathématiques, de physique, d’informatique et de sciences de l’ingénieur. Deux différences notables sont pourtant présentes. D’abord le rythme et l’atmosphère diffèrent. Alors que les classes prépa sont soumises à l’exigence récurrente des DST et à une lourde charge de travail, dans une atmosphère qui reste très scolaire, la prépa intégrée est certes encadrée, mais en réalité beaucoup plus souple, n’exclut pas les activités extra scolaires, la vie associative, les projets expérimentaux de technologies et d’innovations, par petits groupes, voir les stages courts en entreprise. La seconde différence réside dans le fait qu’à de rares exceptions, les étudiants qui ont suivi les prépas intégrées ne présentent pas les

concours, parce qu’ils ne sont pas arrivés au même niveau d’examen que les étudiants de classe prépas et parce qu’ils se sont souvent attachés à leur école, et ne souhaitent pas en changer.

La troisième année marque le début du cycle de formation professionnelle à l’ingénierie.

L’étudiant  choisit en général une majeure c’est à dire un grand domaine de son futur métier d’ingénieur à l’instar de l’énergie, du bâtiment, des matériaux ou de l’informatique (voir infographie ci -dessous). Lors de cette troisième année il accède aussi à un enseignement qui élargit ses horizons au delà de l’ingénierie elle-même, avec des cours de management, de markéting, ou de communication. C’est également à ce moment- là que commencent les stages plus longs en entreprise qui permettent  souvent de mieux découvrir ce domaine de la majeure.

Les quatrième et cinquième années sont celles de la spécialisation professionnelle et de l’ouverture internationale.

Au sein de leur majeure les étudiants, selon les écoles et leur offre pédagogique, peuvent s’orienter vers des diplômes plus pointus ou rester un peu plus généralistes (voir infographie ci-dessous). Ils effectuent également un semestre ou une année à l’étranger dans un établissement ou bien un stage long dans une entreprise internationale. La dernière année se conclut par le projet de fin d’études, un travail de plusieurs mois souvent réalisé en entreprise. Dans les bonnes écoles

post bac près des deux tiers des étudiants ont déjà trouvé un emploi avant même la délivrance de leur diplôme.

Difficile de présenter les écoles de commerce postbac tant elles sont nombreuses

On peut cependant les classer en six grands groupes qui correspondent à la fois à leur nature et aux concours qu’elles proposent, de telle sorte chacun  de ces six groupes constitue un vœu  spécifique sur Parcoursup.

LES INSA : DES  ECOLES PUBLIQUES GRATUITES ET TRES PRISEES

INSA Lyon

l’Etat a crée les 7 Instituts Nationaux de Sciences Appliquées pendant les trente glorieuses, pour répondre au manque d’ingénieurs dont pâtissait alors la France. Les politiques publiques ont choisi les grandes métropoles industrielles régionales à l’instar de Lyon, de Toulouse, de Rennes, de Strasbourg et de Rouen pour accueillir les INSA. Depuis, ce réseau n’a cessé de se renforcer. Ces écoles publiques limitent leur droit de scolarité à environ 600 euros par an. Elles recrutent sur dossier. Avec six autres écoles partenaires du réseau, elles proposent environ 3 000 places pour environ 18 000 candidats et couvrent l’essentiel de la gamme des métiers d’ingénieurs avec une forte présence dans les domaines du génie industriel et du génie mécanique.

 Dans ce réseau , l’INSA Lyon est la figure de proue, à la  fois parce qu’’elle est l’une des meilleures écoles d’ingénieurs tous classements confondus, ensuite parce qu’elle est la plus grande avec un recrutement de près de  700 élèves chaque année, enfin  parce qu’elle est la des plus sélectives avec  seulement  10% d’admis.  Les INSA recrutent uniquement sur dossier.

LES UT / LA REUSSITE PARTICULERE DE TROIS UNIVERSITES TECHNOLOGIQUES

UTC Compiègne

UTC Compiègne, UTT Troyes et UTBM Belfort- Montbéliard) forment également un second réseau public important, avec des frais de scolarité limités eux aussi limités à  600 euros par an. L’UTC Compiègne se positionne bien dans les palmarès des écoles d’ingénieurs postbac. Les trois universités du réseau proposent environ 950 places alors que près de 8 000 candidats postulent pour l’UTC Compiègne et environ 5 000 à chacune des deux autres. Les trois universités technologiques présentent une assez vaste gamme de spécialités avec des points forts dans l’ingénierie-mécanique et l’informatique.

Le recrutement se fait sur dossier, avec un forte sélectivité, de l’ordre de 16%, pour l’UTC Compiègne

GEIPI POLYTECH : 35  ECOLES PUBLIQUES SOUVENT ASSOCIEES A DES UNIVERSITES LOCALES

Polytech Sorbonne

Le réseau Geipi Polytech propose environ 3 760 places pour 20 000 candidats. Il est constitué d’établissements publics, principalement des universités qui ont développé des formations d’ingénieurs.  Les écoles se situent dans les régions françaises   à l’exception de Polytech Sorbonne, Polytech Paris-Saclay et l’Institut Galilée de Paris Sorbonne Nord.

  Les établissements Geipi Polytech appliquent des frais de scolarité réduits (entre 600 et 2000 euros par an).

 Les écoles ont mutualisé leur concours mais également leur cycle ingénieur de trois ans qui suit les deux années de prépa intégrées. Chaque étudiant a ainsi accès à l’une des 90 spécialités proposées par le réseau. L’étudiant peut changer d’école à l’intérieur du réseau si l’école de son cycle initial ne propose pas la spécialité qui l’intéresse.

 Les Polytech sont assez homogènes et accueillent pour la plupart 100 à 150 étudiants chaque année. L’admission s’y fait par concours. . La sélectivité des écoles du réseau Polytech varie beaucoup selon les établissements. Elle est forte pour certains d’entre eux comme Polytech Sorbonne et Polytech Nice-Sophia Antipolis, plus souple pour d’autres qui acceptent plus de 50% des candidats

PUISSANCE ALPHA :  LE DYNAMISME DU SECTEUR ASSOCIATIF

Puissance Alpha réunit 19 écoles avec environ 4 000 places proposées pour plus de 15 000 candidats : ces écoles ont des statuts divers, mais la plupart appartiennent au secteur associatif qui contribue  leur conférer tout à la fois une certaine indépendance, une flexibilité et un état d’esprit très adaptatif.

 Le coût de leur scolarité oscille généralement entre 7 000    et 9 000 euros par an, étant moins élevé cependant pour certaines écoles comme 3IL Limoges (entre 4 000 et 6 000 euros par an).

Une partie importante  des écoles ont leur campus principal en région parisienne, l’autre moitié en province, nombreuses sont celles qui disposent de plusieurs campus.

 Beaucoup de ces écoles se tournent vers les professions du numérique, de l’informatique, de l’électronique, des télécoms mais certaines présentent des spécialités originales : bio-industrie, aérospatiale, chimie. Certaines enfin sont généralistes.

Les deux écoles phare, l’ESIEE et l’ EFREI  ont leur campus principaux dans la banlieue sud de Paris, figurent en bonne position dans le ranking des écoles d’ingénieurs postbac et se sont associées récemment à de grands ensembles universitaires, Panthéon Assas  pour la première Gustave Eiffel pour la seconde.

L’ISEP avec des locaux au  cœur de Paris est l’une des rares écoles postbac a disposer, a travers un partenariat avec Stanislas, d’une véritable prépa intégrée où les étudiants présentent effectivement des concours  à  l’issue des deux premières années .

AVENIR : LA REUSSITE DE SEPT ECOLES PRIVEES

ESILV Paris

Sept écoles privées, aux statuts divers ont formé AVENIR pour organiser leur recrutement et proposent   environ 2250 places pour 13 000 candidats.

Ces établissements perçoivent des frais de scolarité qui oscillent entre 6 000 et 10 000 euros par an. La majorité se situe à Paris ou en région parisienne.

 Si l’ESILV par sa taille, (près de 500 admis chaque année), son très bon classement et sa sélectivité, a la plus forte visibilité, L’ESTACA et l’ECE ne sont pas en reste qui offrent elles aussi près de  500 places chaque année et qui ont également créé des campus en régions.

Certaines écoles AVENIR ont des points fort notables : l’ESILV donne priorité aux technologies  numériques, l’ESTACA aux industries des moyens de transports, l’ESIGELEC et l’ECE aux systèmes et technologies connectés, Builder au bâtiment et aux travaux public. Seules deux écoles sont généralistes : l’EIGSI et l’EPF.

ADVANCE : DES POSITIONNEMENTS REUSSIS

Le groupe ADVANCE réunit 4 écoles d’ingénieurs qui proposent environ 1 600 places pour plus de 8 000 candidats.

Ces écoles privées, aux frais de scolarité se situant entre 8 000 et 10 000 euros par an, appartiennent au grand groupe français de l’enseignement supérieur Ionis. 

 Elles ont leur campus principal à Paris mais proposent aussi des campus régionaux. Les écoles sont peu sélectives mais leur dynamisme et leur positionnement très réussi, leur ont donné toute leur place dans le monde de l’ingénierie Trois écoles sont spécialisées : l’EPITA dans

l’intelligence informatique, l’IPSA dans l’aéronautique et l’aérospatiale, SUPBIOTECH en biotechnologies, seule l’ESME Sudria est généraliste..

L’essentiel de la sélection pour entrer dans les écoles d’ingénieurs postbac se fait par le biais des 5  grands concours  qui constituent chacun un vœu  sur Parcoursup, mais au sein duquel les étudiants peuvent cocher toutes les écoles qu’ils souhaitent, sans limite à ces sous-vœux.

 A l’intérieur d’un même concours les  admissions restent cependant différentes d’une école à l’autre, avec souvent des taux de sélectivité très contrastés.

Deux de ces concours  , celui des INSA  et celui des universités technologiques  ne s’effectuent que par une sélection sur dossier,

Les INSA et les 3 universités technologiques prennent en compte les notes obtenues en Première et en Terminale pour les 3 spécialités, les notes de français et langues vivantes, et le cas échéant en « mathématiques complémentaires » en Terminale.  Les algorithmes harmonisent les notes en considérant la moyenne du groupe-classe et la meilleure moyenne du groupe-classe pour chacune des matières. Les taux de sélectivité sont  élevés pour les INSA les mieux classés à l’instar de l’INSA Lyon qui n’admet qu’un candidat sur  10, ou pour UTC Compiègne qui admet moins d’un candidat sur  5. Les preuves orales lorsqu »elles existent on surtout pour but de prendre contact avec les grand admis.

Les 4 autres concours recrutent simultanément sur  dossier et sur épreuves écrites

Une première étape prend en compte les dossiers scolaires

Les dossiers, reçus via Parcoursup, sont évalués en considérant prioritairement, les notes de mathématiques puis les notes des autres spécialités, les notes du bac de français oral et écrit et enfin l’ensemble des autres notes; les meilleurs dossiers sont déclarés admis d’emblée sous l’étiquette

 « Grands Classés » Ils sont donc dispensés des épreuves écrites (avec pour le concours Geipi Polytech une épreuve orale d’entretien de motivation). Les autres candidats passent les écrits (avec la spécificité de Geipi Polytech ou certains candidats sont refusés d’emblée)

Les concours écrits ont lieu à la fin avril et au début mai

Ils sont brefs et mobilisent les candidats pour une demi- journée chacun  avec deux épreuves clefs, de mathématiques et de physique-chimie. Des modulations existent pour les candidats qui n’ont pas choisi en terminale ces deux spécialités. A cela s’ajoutent pour Avenir et pour Puissance Alpha une épreuve d’anglais.

Les épreuves de maths se ressemblent. D’une durée de 1h 30, elles portent principalement sur le programme de spé maths de terminales à travers des QCM d’une quarantaine  de questions. Les formats varient un peu  d’un concours à l’autre. Si en général chaque question dispose de quatre choix de réponses, dans certains concours une seule des  réponses proposées est  juste tandis que dans d’autres chaque  réponse peut être vraie ou fausse  indépendamment des autres. Dans certaines écoles les réponses fausses sont lourdement pénalisées, dans d’autre moins. L’épreuve de physique-chimie (ou des autres spécialités) prend les même formats généraux  mais elle  est un peu plus   rapide, une heure en général, et établie à partir d’un QCM un peu plus succinct. Enfin les  épreuves d’anglais prennent suis la forme de QCM de vocabulaire et de grammaire, d’une durée de 30 à 45 minutes

Le concours Advance organise un entretien de motivation pour  tous les candidat, qui représente un coefficient important. Cette épreuve d’entretien, qui dure 30 minutes, est constituée d’une courte présentation, puis d’une interview du candidat sur sa scolarité, sur ses horizons professionnels, ses expériences, ses activités extrascolaires, ses centres d’intérêt, sa connaissance des écoles auxquelles il postule. final.

Pour tous les concours la note finale  qui décide de l ’admission prend en compte une moyenne des deux notes de dossier et d’écrits 

Les différents concours appliquent des coefficients de pondération qui varient un peu mais accordent une importance assez proche à l’un et à l’autre. Comme pour l’ensemble de l’enseignement supérieur  résultats sont communiqués en même temps que tous les autres, sur Parcoursup, fin mai/début juin.

Tableau synthétique des modalités d’admission dans les  écoles d’ingénieurs postbac. Classé de haut en bas selon l’importance croissante donnée au dossier